17 septembre 2007
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les lisses qui se trouvent sous le métier et qui permettent aux fils de chaîne de bien s'écarter
Ethymologiquement, le mot licier désignait l'ouvrier des manufactures dont le métier consistait à passer les fils de chaîne dans les lices.
Petit à petit, ce mot est devenu synonyme de la personne qui tisse une tapisserie sur un métier de haute lice (le haute-licier), de basse lice (le basse-licier) ou sur un métier à tisser.
Très longtemps, le terme de licier a été assimilé à ouvrier, voire artisan. La création de la tapisserie était de par la loi attribuée au peintre, que l'on a appelé peintre-cartonnier; le licier n'avait comme rôle que l'exécution de la tapisserie, dans le strict respect de la maquette préalablement établie.
La tapisserie ayant rencontré de grandes et nombreuses périodes de crises, à la réflexion tout le monde s'est accordé pour dire qu'il fallait qu'elle cesse d'être une copie de peinture. On a commencé alors à demander au licier s'il pouvait se faire l'interprète de la maquette, en y mettant de la sensibilité, sans toutefois changer quoi que ce soit au carton.
La marge de manoeuvre étant très étroite, nombre de créateurs ont compris qu'il serait plus normal que le licier soit lui-même créateur de sa maquette.
De fil en aiguille, l'art moderne ayant ses adeptes, les liciers en question se sont dit qu'ils pourraient peut-être sortir la tapisserie de son aspect mural pour en faire une oeuvre plastique, tridimensionnelle; tapisserie ou art de la fibre, qu'importe, une nouvelle expression artistique était née.
Le terme licier est resté, qui désigne aujourd'hui aussi bien l'ouvrier des manufactures, le licier créateur que le plasticien de l'art de la fibre textile. C'est le propre d'une langue vivante d'évoluer avec son temps, nous verrons donc si les dictionnaires acceptent un jour d'étendre la définition du mot licier à l'art de la fibre sous toutes ses formes.
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